She will survive...

10.04.2017

Déjà, petit point sur les aventures télévisuelles de Super Mamie: après une jolie demi finale, elle a augmenté sa cagnotte de 500 euros, arrondissant ainsi la somme totale. Je suis de plus en plus fière d'elle!

Evidemment, personne ne s'intéresse à ses exploits, à part ses amis. Le journal local préfère suivre les péripéties de deux jeunes participants à un concours de chant bien connu. Peu importe que l'une ait été éliminée en chantant faux comme une casserole, et que l'autre ait été qualifié sur le fil,l'audience est bien meilleure! De toute façon ma coloc préfère garder un certain anonymat, afin d'éloigner les éventuels quémandeurs.

Donc, je la retrouverai samedi prochain dans le poste! Comme les sous n'arrivent que quelques semaines après la diffusion du jeu, nous n'avons pas encore eu droit à des produits de luxe, et elle a juste acheté quelques vêtements pour se faire plaisir.

Sa jambe la fait toujours souffrir, mais elle a réussi à marcher un peu pour aller voir la Grande, qui finalise son installation dans sa nouvelle maison. Il y a encore du boulot pour tout ranger, mais mes collègues chats ont l'air d'apprécier leur nouveau cadre de vie. Le diabétique moins que l'autre, parce qu'il pèse trop lourd pour grimper sur les murs, et il n'est pas content d'être confiné dans la cour aux graviers.

Hier, Super Mamie a passé une partie de la journée à se reposer, en prévision du marathon théâtral prévu à 17h. Elle a pris sa voiture, bien ennuyée parce que le parking était encore occupé par la fête foraine, et décidée à éviter le souterrain, encore traumatisée par le souvenir de l'odeur de brûlé consécutive au patinage d'embrayage dans la pente de sortie.

Elle a laissé sa voiture le long de la rivière, n'hésitant pas à exploser son forfait de pas journaliers pour monter le tunnel.Comme elle était très en avance, finalement, elle s'est installée dehors, sur une des bornes. Le temps était superbe, une vraie journée estivale!

Elle a discuté avec un monsieur qui venait pour la première fois dans le nouveau théâtre. Ils ont évoqué l'excellente programmation de la ville, et les prix défiant toute concurrence, par rapport à ceux de la capitale.La pièce présentée avait obtenu un Molière l'année précédente.

Ma coloc était très bien placée, au sixième rang, légèrement de côté, ce qui lui permettait d'étaler sa jambe droite, et de sortir très vite si l'envie lui en prenait, ce qu'elle apprécie. Je la soupçonne d'être claustrophobe, en plus de ses autres phobies et maladies mentales.

Elle a constaté que certains de ses voisins n'allaient visiblement pas souvent au théâtre, à voir leurs tentatives de glisser un pourboire dans la mains des jeunes ouvreurs qui ne les acceptaient évidemment pas. On pouvait craindre le pire, pour une pièce durant plus de quatre heures.

La pièce était une adaptation très contemporaine des événements précédant la révolution française. 14 acteurs vêtus de costumes issus de friperies, avec figurants recrutés localement.

Tout l'espace était investi, avec des personnages assis dans le public, et d'autres , au fond, chargés d'applaudir ou de huer les différentes interventions. Il y avait de l'ambiance! La première partie a duré 1h 45, mais vraiment ma coloc a reconnu que tout avait passé très vite.

Lors des 10 minutes de pause, Super Mamie a expérimenté sa technique éprouvée pour aller aux toilettes: se lever très très vite galoper (tout est relatif) de façon à ne pas trop faire la queue. Elles étaient plusieurs à avoir eu la même idée, évidemment, si bien qu'elle a attendu un peu, mais vraiment moins que les dames qui ont passé leur entracte à patienter pour soulager leur vessie.Je sais, c'est très prosaïque, mais je peux vous assurer qu'au bout de presque deux heures ça peut constituer un grave problème!

Ma coloc a consacré le reste de la pause à déguster le sandwich emporté fort à propos. Tout le monde était sorti prendre l'air , et comme il faisait toujours jour, c'était très agréable.

Au retour, ma spectatrice préférée a constaté que ses deux voisins de rangée avaient déclaré forfait, comme les enfants du rang derrière,emmenés, dieu seul sait pourquoi, par leurs parents, sans se douter de la longueur de la chose.Par contre, les quatre personnes âgées de devant étaient restées, surprises par le ton, mais bien décidées à profiter du moment.

Chaque acteur jouait plusieurs rôles, mais il était difficile de les reconnaître, car ils portaient des perruques ou changeaient de costumes. On avait vraiment l'impression de rencontrer une cinquantaine de personnages; Ma coloc ne m'a pas raconté le spectacle, mais je crois qu'elle a apprécié. En cette période de campagne électorale agitée et chaotique, certaines paroles résonnaient d'une façon étrangement moderne.

Un deuxième entracte et deux heures plus tard, elle a pris conscience qu'elle connaissait plusieurs personnes engagées dans la troupe de figurants, et elle a applaudi , debout, comme la majorité des spectateurs.Ses genoux l'avaient fait souffrir, mais elle ne regrettait pas son déplacement.

Elle avait même enlevé ses chaussures à certains moments, bénéficiant ainsi d'un confort inégalé!

A 22h, elle a donc regagné sa caisse à roulettes, et est rentrée à la maison.Je n'ai pas daigné me montrer, mais les deux autres ont frétillé d'aise devant les gamelles remplies, comme d'habitude.L'avantage, lorsque la pièce commence tôt, c'est que le reste de la soirée est encore libre.Elle a donc regardé sa série du dimanche en replay, puis est allée se coucher, non sans avoir vérifié que je n'étais pas dans la rue, à attendre l'ouverture de la porte d'entrée.Par contre, elle a trouvé le balourd sur le trottoir, tout content, en train de fraterniser avec le méchant chat tigré qui m'avait obligée à grimper dans l'arbre voisin il y a quelques semaines. Aucune vergogne, celui là!

Et ce matin, je suis arrivée, comme si de rien n'était: il faut bien manger, tout de même! On ne peut pas bouder plus de 12 heures!Il fait moins chaud qu'hier, mais le soleil brille et les arbres fleurissent. La glycine, taillée presque à ras en automne, est couverte de grappes.La glycine est une plante qui aime souffrir , paraît-il: plus on la rase, plus elle pousse.

Les poseurs de compteurs d'eau sont revenus de bonne heure. Ils ont creusé un grand trou devant chez le voisin. Pas moyen d'être tranquille dans cette rue, même pendant les vacances!